Des montagnes et des frontières

Publié le 5 Octobre 2016

Des montagnes et des frontières

J'avais un billet prévu avant de partir le week end dernier et puis je suis rentrée du power yoga vendredi soir avec une migraine ophtalmique, ce petit mal qui commence par une interrogation "mais pourquoi je vois moins bien ?" ah ben oui, je sais. D'abord cette vision moins nette, et puis ces tâches floues qui bougent, ce flou difficile à décrire, ce flou qui se déplace sur les deux yeux. Et puis la vision qui revient tout doux. Mais le mal de tête à ce moment-là, la fatigue aussi,  là, vendredi soir, c'était jusqu'au lendemain matin la migraine, ce qui ne m'arrive jamais. J'ai peur des vendredi soir maintenant, ça fait deux fois de suite que je me tape une migraine, pas dans les mêmes circonstances. Le vendredi d'avant, c'était en m'amusant à répéter des mouvements de yoga et autres, je devrais arrêter de m'amuser. Comment décrire la contracture lancinante de la nuque qui a irradié une partie de la nuit sur tout le crâne ? J'ai rarement eu aussi mal de ma vie. Bref. Samedi dernier, j'ai quand même réussi à faire mon sac pour deux jours (entre deux nausées). Et je suis partie. (Ca allait mieux après).

Un bol d'air frais à Grenoble, en famille. Ca faisait longtemps. En fait, ça fait longtemps que je ne me balade plus beaucoup en France. A part une escapade, un jour ici ou là. Et Paris, mais Paris c'est spécial. C'est très étrange la sensation que j'ai, que j'ai eu ce week end à Grenoble. Je ne sais pas si j'arriverais à écrire, décrire les choses de manière assez juste, avec les bons mots, mais je pense que tous ceux qui sont pris entre deux pays, deux cultures, peuvent saisir. Cette sensation qu'on appartient plus à l'une ou l'autre selon les instants, les sujets de conversation, les opinions. On bascule, on défend l'une si elle est attaquée par l'autre, on est heurtée si l'autre est raillée par la première. Cette sensation d'entre deux pas toujours confortable, avec ce qu'elle amène de nostalgie parfois, comme si on avait un peu perdu quelque chose d'une culture (c'est pas le bon terme, même les sociologues n'arrivent pas à se mettre d'accord sur la définition du mot "culture") et que par la force des choses, on comprenait mieux l'autre, celle où l'on vit, où l'on passe le plus de temps. Quand on revient, dans le premier (pays), ça nous frappe de plein fouet. On voit les choses comme on ne les voyait pas avant. Comme si c'était un peu nouveau. Alors que. Alors qu'on vient d'ici. Mais le pays où l'on choisit d'étudier, de travailler, ou de s'installer, il finit par devenir "nôtre", d'une certaine manière, il devient familier, il devient un peu chez nous, et en même temps, jamais tout à fait. On y sera toujours un étranger. A minima, à tout petit minima, j'ai senti comme un léger décalage ce week end. Mais c'est aussi une chance, une immense chance en fait. C'est une chance qu'on se donne à nous-même et qu'on saisit, en faisant le choix d'aller voir ailleurs, on perdra, mais on gagnera, aussi.

** Les photos, une bonne partie ont été prises du site de la Bastille. De l'air frais, des montagnes immenses à perte de vue tout autour, et l'automne qui, peu à peu, transforme la nature, emporte tout le vert, les feuilles, mais donne à la nature des couleurs flamboyantes.

Des montagnes et des frontières
Des montagnes et des frontières
Des montagnes et des frontières
Des montagnes et des frontières
Des montagnes et des frontières

Rédigé par Magali

Publié dans #carnet d'humeurs, #Escapades

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
M
Bonjour ! En tout cas, vos photos donnent vraiment envie d’aller y faire un tour.
Répondre
M
Merci Michelle !
E
Qu'est-ce que je te comprend....
Répondre
M
On est nombreux dans ce cas, je crois, c'est imperceptible au début, et puis un jour on réalise...