"Girls", season 2 finale "Together" (et retour sur la série)

Publié le 20 Mars 2013

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Autant j'ai adoré la saison 1 de Girls, autant j'ai eu beaucoup plus de difficultés à rester accrochée à la 2.

Il y a toujours eu quelque chose de dérangeant dans Girls. Mais cet aspect est encore plus présent dans la saison 2. Les 4 filles se cherchent, se trompent, tâtonnent et il s'installe alors une espèce de malaise parce qu'on comprend vite qu'elles ne remonteront pas la pente avant d'être tombées au fond du trou. Donc on assiste impuissante à leur chute. Et on sait que les scénaristes ne nous épargneront pas. Ce n'est pas le genre de Girls.

Girls. Ca rime avec Gossip Girl, 2 Broke Girls, et 4 copines à New York ça fait penser forcément à Sex&The City. Sauf que la seule chose que Girls a en commun avec les séries précédentes, c'est New York. C'est tout. Aucune comparaison possible avec Sex&The City comme ça a été le cas à l'arrivée de la série il y a un an. 

Girls n'est pas une série légère. Elle s'attache à montrer ce qu'on ne veut pas voir. Les relations toxiques, les défauts rédhibitoires, l'inadaptation et les tentatives vaines pour se trouver une place dans la société. Parce qu'elles en sont bien là les 4 copines. Et leurs mecs aussi. La vingtaine tout fraîche, une place à se faire dans le monde, et ça passe par un boulot, une passion, n'importe quoi, une relation de couple et toute chose qui pourrait à leurs yeux constituer un statut social.

Le mariage de Jessa en est le parfait exemple. A la fin de la saison 1, on pouvait se demander, mais quelle idée saugrenue Lena Dunham a-t-elle eu de marier Jessa? A un type con en plus? C'est dans la saison 2 qu'on comprend. Jessa a besoin d'avoir un rôle. Elle, dont le père instable ne lui a jamais laissé la possibilité de se comporter en "enfant". Ce qu'elle lui reprochera d'ailleurs. Jessa a ce besoin vital et viscéral d'avoir une stabilité, une place, un rôle. Pour se situer. Pour avancer. Et elle a pensé trouver ça en se mariant. Mais voilà, la séparation l'oblige à tout remettre en question, à trouver de nouveaux repères. Elle est de nouveau Jessa, la vingtaine, sans job, sans vraiment d'ambition, pas vraiment "fille de" puisque ses parents ne jouent pas le rôle de parents, rien de concret à quoi se raccrocher.

Girls est bien une série introspective. Si l'on s'attend, en regardant cette série, à découvrir les aventures de 4 nanas cool dans la Big Apple, on tombe de haut. Ces 4 nanas-là ne sont pas cool du tout. Elles sont égocentriques, égoïstes, dépendantes, inadapatées. Elle ne sont même pas forcément "aimables".

Hannah devient carrément insupportable dans cette saison 2, à se demander si Lena Dunham n'a pas tout fait pour que l'on déteste son personnage. Et que ainsi, on se retrouve dans la même position que les personnages de la série. Tout le monde lui tourne le dos, amis, famille, mecs et même le public. Et c'est là qu'elle plonge. Ca commence par des tenues de plus en plus improbables, jusqu'à même oublier que l'on doit porter un haut ET un bas quand on sort. Normal quoi.

Et puis elle perd les pédales, et là on sent que c'est grave. Les troubles obsessionnels compulsifs, la dépression, l'auto-destruction, et l'angoisse. L'angoisse qui est à l'origine des TOC, l'angoisse de plonger, de ne pas s'en sortir, de voir les gens s'éloigner, l'angoisse de les voir revenir. La boucle infernale. Le point culminant étant atteint dans cet épisode final de la saison 2. Lena Dunham montre. Tout. Et nous on n'a pas envie de voir. Parce que c'est trop tout à coup.

J'ai pas souvent vu la maladie psychologique aussi bien montrée dans une série. Ce qui en fait tout à coup bien plus qu'une simple série. Girls pourrait bien faire partie des séries les mieux écrites à ce jour. Ce n'est pas toujours bien beau à voir. Mais c'est authentique. C'est bien représenté. Très bien. Trop bien même. Et c'est pour ça que ça dérange.

On pouvait s'attendre à une fin assez merdique dans cet épisode final. Mais Adam débarque pour sortir Hannah de sa torpeur -avec un très beau plan de quelques secondes sur lui, quand il trouve Hannah prostrée sur son lit.

Alors voilà. En cette fin de saison 2, les choses se retrouvent presque comme au point de départ. Jessa est à nouveau célibataire et disparaît comme elle a l'habitude de le faire. Hannah et Adam s'embrasse. Marnie et Charlie aussi. Shosh est de nouveau seule. Mais ce n'est pas un retour à la case départ. C'est plutôt une continuité. Sans nul doute la saison 3 -déjà commandée par HBO pour 12 épisodes- verra ses personnages grandir encore. Et ramer encore. Et je serai encore là même si j'ai trouvé cette saison 2 parfois pénible à regarder. Mais pour l'instant j'en ai vu assez de Hannah, ses shorts moches et ses TOC, de Jessa et ses plans foireux, de Adam et ses attitudes borderline. La suite dans 1 an..

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Rédigé par Mimi

Publié dans #Séries tv

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